Comparaison avec la Cosa Nostra

Nous avons choisi de comparer le milieu organisé français à la principale mafia sicilienne, « La Cosa Nostra » (« notre chose » en italien)

La Cosa Nostra compte 187 familles, 5400 affranchis et 65000 associés dans ses rangs, ce qui en fait une des mafias la plus influente du monde.

Cosa Nostra apparaît dans les années 1860-80 pendant l’unification de l’état italien en Sicile. C'est alors la première fois que le terme mafia est employé, c'est donc l'apparition du milieu organisé dit « mafia » . Chaque mafia a son parrain, et c'est ainsi que le premier véritable parrain de l'histoire est Vito Cascio Ferro dit Don Vito. Il modernise l'organisation et impose le pizzo, stratégie visant à « racketer » les commerçants, il propose de protéger leurs magasins contre une somme d'argent. Et surtout, il exporte le système mafieux aux Etats-Unis, qui pris rapidement son autonomie par rapport à La Cosa Nostra. D’autres mafias italiennes apparaissent sous l’influence de celle-ci, notamment la Camorra qui règne sur Naples.

Mais ces mafias doivent faire face à Benito Mussolini qui arrive au pouvoir en 1922 et qui lance 3 ans plus tard, une campagne anti-mafia. Il confit cette lutte à Cesare Mori, préfet de Palerme. Il réussit à faire baisser la criminalité pendant une courte période. La chute du régime fasciste permet à La Cosa Nostra de reprendre sa pleine activité. Dans les années 50, les mafias siciliennes et napolitaines s’associent au milieu corse pour ce qui reste la plus grande collaboration entre mafia italienne et française. Nous allons y revenir par la suite. En 2006, Bernardo Provenzano est capturé, après 43 ans de cavale. Provenzano était le chef de la Cosa Nostra depuis 1993. Son arrestation marque la fin du règne des Corleonesi sur la Cosa Nostra.

 

En Italie, l’ensemble des organisations mafieuses, qui englobe 270 000 commerçants et PME, auraient un produit économique égale à 7% du PIB, soit l’équivalent de 90 milliards d’euros dont 30 milliards grâce au prêt usuraire, 20 milliards grâce au blanchiment d’argent et 10 milliards pour le pizzo et le trafic de drogue.

Le racket est le moyen de financement le plus ancien, il consiste à faire payer un impôt aux commerçants simplement pour les autoriser à continuer leurs activités dans la zone contrôlée par la mafia ou à imposer aux commerçants des revenus en échange d’une protection mais aussi sous peine de voir leur vitrine cassée et leur marchandise volée ou brûlée, c’est ce qu’on appelle le « pizzo ». La mafia se sert de la détresse de certains commerçants au bord de la faillite pour leur prêter de l’argent à un taux abusif qu’ils ne pourront jamais rembourser sans faire d’horribles sacrifices. Puis il y a le blanchiment d’argent, très dangereux pour l’économie mondiale.

Au niveau local, la  mafia limite la croissance économique, en effet, à cause du racket des criminels sur les entreprises, celle-ci ont donc moins de chances d’investir.

Les mafias ont su s’adapter aux nouvelles exigences de l’économie. Elles ont tellement bien compris cela que leur chiffre d’affaire cumulé leur donne le rang de la première entreprise du pays.

Pour mieux infiltrer l’économie, la mafia infiltre les gouvernements. Pour assurer cette opération, il faut que les mafieux contrôlent totalement leur territoire. La corruption est utilisée pour s’infiltrer au sein d’une institution politique, ils forcent, par exemple, un fonctionnaire à collaborer avec eux sous forme de chantage. Le politicien est important pour la mafia du fait de la possibilité qu’il a de contrôler le vote. Une famille mafieuse possède beaucoup de contacts et donc d’influence. Une grande famille peut ainsi faire basculer l’issue d’un vote au niveau régional. La mafia peut directement forcer la population à voter pour un parti en particulier, en échange elle assure une protection. Elle demande aussi le soutien d’hommes politiques aux tribunaux. Elle est aussi attentive aux actions que mènent certains hommes politiques pour le développement de leur région, car ce qui est bon économiquement pour leur région, est bon pour la mafia, qui a besoin d’argent pour exister. La mafia en Sicile représente un électorat relativement important. Certains mafieux accèdent même aux postes de maire, de préfet ou de conseiller municipal. L’exemple du parti de la Démocratie Chrétienne qui régna presque sans partage sur l’Italie d’après-guerre confirme cette méthode. Depuis maintenant quelques années, la mafia se présente aux élections avec ses propres représentants politiques. Méthode peu fructueuse pour le moment… 

Alors que la crise touche nombreux pays d’Europe, la mafia brasse des sommes d’argent considérable car leur but aujourd’hui est de toucher des liquidités, de l’argent « palpable ». Aujourd’hui, les mafias qui renoncent aux liquidités sont en train de mourir, la Cosa Nostra est en perte de vitesse.

 

Le crime organisé français est très lié avec la mafia italienne en général. Nombreux sont les italiens arrêtés en France pour des affaires de stupéfiants ou de fraude fiscal.

En France, la mafia n’a infiltré que certaines régions, notamment la région PACA, le Var, la région parisienne ou encore les Alpes-Maritimes. Le mafieux français d’aujourd’hui est un homme d’affaire qui touche à tout les milieux et la mafia se développe sous forme de réseaux d’influence auxquels prennent par des personnalités du grand banditisme, des affairistes, des fonctionnaires ou encore des élus politiques. La mafia française s’est implantée depuis le début de son histoire au sud de la France, aux alentours de Marseille. Le domaine de prédilection des criminels français est l’immobilier. Ils achètent un terrain, ils obtiennent le permis de construire et réalisent une promotion immobilière qui va générer un énorme bénéfice. Mais ils interviennent aussi bien sur le trafic d’armes et de drogues, sur des hold-up et sur le blanchiment. Ils ne s’imposent pas par la terreur, mais grâce à l’argent et la corruption. Les circuits de blanchiments mis en place par les mafieux sont utilisés aussi par des hommes d’affaires, des multinationales et des politiques. A Monaco, lors d’une affaire sur la Banque Industrielle, on a découvert un vaste circuit de blanchiment utilisés par 300 personnes comme des affairistes, des narcotrafiquants mais aussi des personnalités politiques d’envergure nationale.

Le proxénétisme est un revenu non négligeable pour les organisations françaises tout comme le trafic de drogue, en pleine expansion.

Il existe un crime organisé français, dominé par les corses, mais non une mafia grâce à un Etat centralisé fort, qui ne souhaite en aucun cas la présence d’un Etat dans l’Etat. Aujourd’hui, la haute criminalité en France est partagée en plusieurs « clans », les corses, la « pieuvre » sicilienne qui étend ses tentacules jusqu’en région PACA, les russes, les baltes, les balkaniques et même les nigérians qui se partagent la façade ouest, l’Alsace, le Nord et Paris.

     En France, le monde politique ne nous paraît pas corrompu mais selon une étude de Transparency International parue en 2012, la France occuperait le 22ème rang des états les moins corrompus, le 9ème d’Europe. Le système judiciaire et politique semblent les plus touchés. Toute cette corruption n’est évidemment pas entièrement due au réseau mafieux français. 25% des actes de grands banditisme en France seraient liés aux mafias étrangères. Le but des mafieux en France serait de contrôler le réseau de cocaïne, ils ne cherchent pas à posséder un territoire sous leur autorité comme en Italie.

 

- Qu’est-ce qu’une mafia ?

 

Une mafia est une organisation criminelle occulte défendant des intérêts communs qui repose sur une infiltration de la société civile et des institutions.

Son but est d’obtenir un maximum de pouvoir et de richesses.

 

Il y a 6 caractéristiques qui définissent la mafia :

  • Elle doit détenir une organisation structurée qui suppose un engagement réciproque entre ses membres et un certain nombre de règles internes.
  • Elle doit utiliser la violence pour accéder à des richesses et afin de protéger l’organisation par l’intimidation.
  • Elle doit tenir un rôle social, c’est à dire que les mafieux cherchent à obtenir un rôle important dans des activités de médiation sur le plan social, politique ou économique, en particulier la jonction entre légal et illégal. 
  • Elle doit entretenir un lien avec les classes politiques et institutionnelles régionales ou nationales. Grâce à ces liens, elle accède à certaines ressources, elle bénéficie dans certains cas d’impunité judiciaire et elle monnaie son soutien à la classe politique à travers l’influence qu’elle exerce sur la société.
  • Elle doit avoir un ancrage territorial. Même en possédant des activités internationales, elle doit garder un lien fort avec son territoire d’origine.
  • Elle doit tenir une coexistence entre les activités légales et illégales dans l’ensemble des ressources de l’organisation.

 

 

Pour qu’une mafia apparaissent, il faut qu’il y ait un contexte économique favorable car il faut des richesses pour le développement de l’organisation.

 

Fonctionnement économique mafieux

 

La mafia fonctionne sur un modèle économique souterrain. Son but est de contrôler les marchés et les activités où la monnaie liquide est abondante et est relativement simple à dissimuler du fisc.

 

Intrusion dans l’économie

La mafia, pendant de nombreuses années, pour se procurer de l’argent, n’hésitait pas à employer la manière forte et donc « voyante ». Mais cette pratique a du être abandonné suite aux avancées dans le domaine anti-mafia. Alors, le réseau a su s’adapter, le nouveau mot d’ordre est la transparence. Le but est de rendre intouchable certaines activités. Les mafieux vont donc procéder au blanchiment d’argent. Cela consiste à transformer de l’argent sale, obtenu lors d’opérations illégales, en argent propre qui aurait autant de valeur que l’argent obtenu normalement. Mais le plus difficile reste de faire pénétrer les sommes à blanchir dans le système financier. Une fois cette opération réussie, l’argent sale peut circuler librement. Grâce à la mondialisation, cet argent a pu circuler librement et se mouvoir à l’international.

 

La mafia disposent de différents moyens pour se financer comme le blanchiment d’argent, le trafic de stupéfiants, le pizzo (le racket) ou encore les jeux d’argent.